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Qu’est-ce que le Ninjutsu ?

  • Le 13/04/2025
  • Dans NINJUTSU
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Découvrez l’essence du Ninjutsu 忍術 : bien plus qu’un art martial, c’est une voie de résilience, de discrétion et de maîtrise intérieure. Plongez dans son histoire, sa philosophie et ses techniques secrètes transmises depuis les montagnes d’Iga et Togakure.

忍術 Ninjutsu – Qu’est-ce que le Ninjutsu ?

Un guide complet pour comprendre l’essence du Ninjutsu traditionnel

Introduction

Shinobi117Le terme Ninjutsu (忍術) évoque l’image légendaire du ninja : un maître de la dissimulation, de l’esquive et de la stratégie. Mais au-delà des fantasmes populaires, qu’est-ce que le Ninjutsu dans sa véritable essence ?

Ce guide vous propose une plongée étymologique, historique et philosophique dans cet art martial ancestral, encore vivant aujourd’hui à travers des écoles comme le Togakure Ryū Ninpō (戸隠流忍法).

Bien plus qu’un ensemble de techniques de combat, le Ninjutsu est une voie de transformation intérieure. Il enseigne l’adaptabilité, la maîtrise de soi, la lecture des énergies environnantes, et la discrétion stratégique face à l’adversité. Né dans les montagnes du Japon féodal, il a été forgé par des siècles de persécution, de résistance et d’observation du monde naturel.

Pratiqué avec sincérité, le Ninjutsu devient un chemin de résilience spirituelle, de sagesse martiale et de réintégration de l’homme dans la nature. C’est une discipline de l’invisible : celle qui agit sans bruit, et dont la force réside dans la connaissance de soi, du danger, et du bon moment pour agir ou disparaître.

I. Étymologie du mot 忍術 (Ninjutsu)

Le mot Ninjutsu (忍術) est composé de deux kanji fondamentaux qui révèlent toute la profondeur de cet art :

• 忍 (Nin) — qui signifie « persévérance », « endurance », mais aussi « se cacher », « supporter en silence ». Il se lit également Shinobu (しのぶ).

• 術 (Jutsu) — qui signifie « art », « technique », « méthode ».

Le caractère 忍 (Nin) est lui-même constitué de deux éléments visuellement et symboliquement puissants :

• 刃 / 刀 (Katana) — la lame du sabre, représentant le danger ou la menace,

• 心 (Kokoro) — le cœur, l’esprit, le centre des émotions.

L’image que ce kanji véhicule est celle d’un cœur maîtrisé, calme et ferme, même sous la menace de la lame. Il enseigne que la véritable force du ninja ne réside pas dans l’agression ou la brutalité, mais dans le contrôle intérieur, la maîtrise de ses émotions, et la capacité à rester invisible, silencieux, mais pleinement conscient.

Ce kanji 忍 incarne donc à lui seul tout un art de vivre : endurer l’épreuve, cultiver le calme sous la pression, agir avec retenue, et attendre le bon moment. Le Ninjutsu, dès sa racine linguistique, est une voie de patience, de sagesse et de résilience.

II. Une discipline au-delà du combat

Le Ninjutsu n’est pas uniquement un art martial. Il est avant tout une voie de survie, une science du corps, de l’esprit et de l’environnement, développée pour faire face à l’imprévu. Là où d’autres disciplines se concentrent sur le duel ou l’affrontement direct, le Ninjutsu enseigne l’évitement, l’adaptation et l’intelligence de la fuite.

Il inclut un éventail de techniques :

• le déplacement silencieux (忍び足 shinobi-ashi),

• le camouflage dans les ombres et les éléments naturels,

• le déguisement et l’infiltration,

• l’espionnage, l’observation, la mémorisation de l’environnement,

• la création d’itinéraires d’évasion,

• la capacité à anticiper le danger et à survivre en milieu hostile.

Mais au-delà de ces habiletés pratiques, le Ninjutsu cultive une attitude intérieure :

« Voir sans être vu. Sentir avant que cela n’arrive. Agir sans laisser de traces. »

Le pratiquant de Ninjutsu développe ainsi une présence lucide et aiguisée, capable de lire les mouvements de l’ennemi, les changements du vent, ou les tensions invisibles dans un groupe. Le but n’est pas la confrontation, mais la compréhension stratégique de l’instant, dans le but d’agir de manière juste, efficace et souvent invisible.

Ce niveau de conscience s’ancre dans la discipline du 忍 (nin) :

supporter, observer, patienter.

C’est un entraînement complet qui touche à la fois :

• le physique (souplesse, souffle, coordination),

• le mental (calme, observation, adaptation),

• et le spirituel (maîtrise de soi, invisibilité intérieure, lien avec les éléments).

En ce sens, le Ninjutsu est un art martial non-duel, qui enseigne autant à éviter le combat qu’à le remporter — sans même l’engager.


III. Origines historiques du Ninjutsu

Le Ninjutsu (忍術), souvent traduit par « l’art de la dissimulation » ou « techniques de l’endurance », est bien plus qu’un simple art martial. Il s'agit d'une tradition pluriséculaire japonaise, née dans un contexte historique particulier, et profondément ancrée dans les dynamiques politiques, sociales et militaires du Japon féodal.

Une naissance dans la guerre et l’instabilité (XIIe - XVe siècle)

Les origines du Ninjutsu remontent à la fin de l’époque Heian (794-1185) et surtout au début de l’époque Kamakura (1185-1333), marquées par de violents conflits internes, notamment les luttes entre les clans Minamoto et Taira. C’est dans ce contexte chaotique que sont apparus des guerriers spécialisés dans l’espionnage, la reconnaissance, la guérilla et les missions secrètes : les shinobi (忍び).

À partir du XIVe siècle, les régions montagneuses d’Iga (伊賀) et de Kōga (甲賀), aujourd’hui situées dans les préfectures de Mie et Shiga, deviennent les foyers principaux du développement de ce savoir-faire unique. Les familles locales y ont perfectionné des techniques secrètes de survie, d’espionnage, de sabotage, de déguisement, et de combat non conventionnel. Ces savoirs furent transmis de génération en génération, souvent dans le plus grand secret.

Les écoles fondatrices : Togakure Ryū et les ryūha du Ninjutsu

La plus ancienne école de Ninjutsu encore pratiquée aujourd’hui est le Togakure Ryū (戸隠流), fondée vers 1180 par Daisuke Nishina (Togakure Daisuke), un samouraï devenu shinobi après avoir fui la guerre de Genpei. Selon la tradition, il aurait reçu son enseignement du moine guerrier Kain Dōshi et aurait formé une lignée transmise secrètement jusqu’à nos jours.

Parmi les autres écoles historiques, on trouve les ryūha (流派) de Kōga et d’Iga, souvent constituées de clans familiauxaux techniques propres. On compte plus de 50 styles historiques répertoriés, bien que beaucoup aient disparu.

Rôle des ninjas à l’époque Sengoku

Durant la période des guerres civiles Sengoku (1467-1603), les seigneurs de guerre japonais (daimyō) ont eu massivement recours aux ninjas pour l'espionnage, les assassinats stratégiques, le renseignement et les opérations de sabotage. Le clan Hattori, en particulier Hattori Hanzō, fut célèbre pour avoir servi le shogun Tokugawa Ieyasu.

Les ninjas ne portaient pas de tenues noires uniformes comme dans les films modernes. Leur habillement était souvent dicté par la mission : paysan, moine, marchand… la dissimulation était la clé.

Déclin et transformation à l’époque Edo

Sous le shogunat Tokugawa (1603-1868), une période de paix relative s’installe. Les ninjas perdent alors leur utilité militaire, et le Ninjutsu devient un art de la préservation, transmis en secret par certaines familles et intégré dans les enseignements de quelques écoles de Bujutsu.

Ninjutsu moderne et transmission jusqu’à aujourd’hui

Aujourd’hui, le Ninjutsu est enseigné dans le cadre du Bujinkan Dōjō, fondé par Masaaki Hatsumi, héritier de la lignée du Togakure Ryū Ninpo Taijutsu. Cette tradition regroupe neuf écoles (ryū), dont trois sont spécifiquement liées au Ninjutsu : Togakure Ryū, Kumogakure Ryū et Gyokushin Ryū.

L’enseignement moderne conserve les principes originels : discrétion, stratégie, adaptation, et techniques martialesefficaces. Il comprend également l’étude des armes traditionnelles comme le Ninjatō (忍者刀), le shuriken, la chaîne Kusarigama, ou encore des techniques de déplacement silencieux avec jikatabi, kyahan, et shinobi shōzoku 忍び装束.


IV. Les grandes écoles du Ninjutsu

Le Ninjutsu se compose de plusieurs ryūha (流派) traditionnelles, ou écoles, chacune ayant ses propres techniques et sa propre philosophie. Voici les trois lignées historiques principales :


1. Togakure Ryū 戸隠流

Fondée au XIIe siècle par Daisuke Nishina, cette école met l’accent sur :

• le mouvement fluide (taihenjutsu),

• l’évasion et la non-confrontation directe,

• la perception intuitive de l’espace,

• la dissimulation stratégique,

• et un lien fort avec la pratique ésotérique du Mikkyo.


2. Kōga Ryū 甲賀流

Le Kōga Ryū, originaire de la région de Kōga, voisine d’Iga, jouissait autrefois d’une grande renommée pour ses pratiques spécifiques. Bien que moins mis en avant aujourd’hui, il représentait autrefois une branche d’élite du Ninjutsu féodal.

Cette école était réputée pour :

• son expertise en médecine naturelle et usage des poisons,

• ses techniques d’infiltration longue durée et de camouflage,

• la transmission des savoirs au sein des familles,

• et ses tactiques de groupe hautement coordonnées.


3. Iga Ryū 伊賀流

Souvent considérée comme la source originelle du Ninjutsu, l’Iga Ryū était constituée de familles indépendantes, installées dans les montagnes.

Les ninja d’Iga se distinguaient par :

• leur parfaite maîtrise du terrain naturel,

• l’usage d’outils discrets et ingénieux (comme les shuriken, cordes, grappins…),

• leur stratégie politique et militaire,

• et leur rôle dans des opérations secrètes pour des seigneurs de guerre.

Ils jouèrent un rôle important dans plusieurs événements historiques et furent souvent engagés pour des missions spéciale


V. Valeurs spirituelles et philosophiques du Ninjutsu

Le Ninjutsu est bien plus qu’un ensemble de techniques de combat. Il s’agit d’un chemin de conscience, une voie intérieure visant à affiner la perception du monde, du corps et des énergies subtiles.

Le pratiquant développe une présence lucide et aiguisée, capable de lire l’intention de l’ennemi, de ressentir le vent ou les tensions invisibles dans un groupe. Il ne s’agit pas de chercher la confrontation, mais de comprendre l’instant pour agir avec justesse — souvent sans être vu.

Ce niveau de conscience trouve sa source dans la discipline du kanji 忍 (nin), qui signifie :

supporter, observer, patienter.


 L’entraînement en Ninjutsu intègre :

• les aspects physiques (souplesse, respiration, coordination),

• les qualités mentales (calme, adaptabilité, observation),

• et un ancrage spirituel (maîtrise intérieure, invisibilité, connexion aux éléments).

Ainsi, le Ninjutsu est un art martial non duel, qui enseigne autant à éviter le combat qu’à le remporter — parfois sans même l’engager.


VI. Le Ninjutsu aujourd’hui : entre tradition et modernité

À notre époque, le Ninjutsu continue de vivre et de s’adapter. Il est pratiqué à travers le monde, tout en conservant ses racines profondes et sacrées.

Dans des écoles telles que la Bujinkan, ou dans des dojos traditionnels comme NinjutsuKyoto, le Ninjutsu est enseigné non pas comme une simple discipline martiale, mais comme une voie complète d’élévation physique, mentale et spirituelle.


Aujourd’hui, le Ninjutsu enseigne :

• l’écoute du moment présent,

• la maîtrise des émotions face à l’imprévu,

• et une stratégie de l’évitement conscient, plutôt que de l’affrontement frontal.

Grâce à des maîtres comme Hatsumi Masaaki, et des instructeurs engagés comme Jérôme Pailliette à Kyoto, cette tradition reste vivante, accessible, fidèle et éclairante.


VII. Conclusion – La voie du Shinobi, aujourd’hui plus que jamais

Le Ninjutsu nous rappelle une vérité essentielle :

la discrétion est une force,

la patience est une stratégie,

et l’observation silencieuse transforme le cours des choses.

Dans un monde de bruit, le shinobi choisit le silence.

Dans un monde d’apparence, il choisit la profondeur.

Et dans un monde de lutte, il choisit l’adaptation.

Pour aller plus loin sur le Ninjutsu traditionnel


Vous souhaitez approfondir votre compréhension du Togakure Ryū Ninpō, explorer les racines spirituelles du Ninjutsu, ou découvrir les enseignements transmis par les grands maîtres comme Hatsumi Masaaki ?

➡️ Visitez le blog officiel de notre école NinjutsuKyoto pour lire des articles détaillés sur :

  •   l’histoire des écoles de Ninjutsu (Iga, Kōga, Togakure Ryū),

  • les techniques de dissimulation, de déplacement et de perception,

  •  les rituels spirituels et l’influence du Mikkyo (bouddhisme ésotérique japonais),\

  • des portraits de maîtres, réflexions philosophiques et pratiques de terrain.

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